Jeremy Lorca : la nouvelle figure de l’humour sans complexe
Actuellement au Palais des Glaces tous les mercredis pour son spectacle "Viens, on se marre", Jeremy Lorca tournera le 19 octobre prochain un spectacle unique et inédit, qui sera bientôt diffusé sur Culturebox. L’occasion de revenir sur son parcours, et sa façon de manier l’humour avec finesse.
Pour lui, la scène est un exutoire. Né dans une petite commune du Pas-de-Calais, Jeremy Lorca enchaîne les petits boulots. De conseiller téléphonique jusqu’au mannequinat, il se découvre une véritable passion pour le théâtre. Entre enfance chaotique et homophobie subie à l’école, il se réfugie rapidement dans la seule chose qui l’anime : être face à un public. À trente-huit ans, son maître mot est la dédramatisation. Grâce à une aisance orale hors pair, il tourne à la rigolade toutes les situations humiliantes qu’il traverse, veillant toujours à les inscrire sur la page "notes" de son téléphone. En abordant des sujets que certains considèrent tabous, il créé une proximité considérable avec son public. En sortant de la salle de son spectacle "Viens, on se marre", c’est presque notre ami. Celui qui nous a résumé, en une heure et demie, ses dernières galères. Et devinez quoi, on les a quasiment toutes connues. Car la force du spectacle de Jeremy Lorca, c’est son côté inclusif. Homme ou femme, jeune ou plus âgé, peu importe nos goûts ou notre sexualité, chacun se reconnait à sa manière dans les discours de l’humoriste.
Une écriture engagée
Avec autodérision, il navigue de sujets délicats en sujets décalés d’une manière crue, mais jamais sans finesse. Faire rire sur le féminisme, l’homosexualité, la solitude ou la gestation pour autrui : c’est un pari risqué, mais relevé ! Soulagé depuis que son spectacle est déconseillé aux moins de seize ans, il se sent enfin libre de rire de tout, sans s’autocensurer. Plutôt inspiré par la vraie vie que par d’autres figures de l’humour, il utilise le retour immédiat de son public pour faire passer des messages plus que jamais d’actualité. Si on tend bien l’oreille, on peut même ressentir la fébrilité dans sa voix, lorsqu’il aborde des sujets tels que les attentats de 2015, ou l’homophobie dont un de ses amis a été victime.
Manquant de figure paternelle dès ses trois ans, il dit lui-même compenser son manque affectif par la présence des spectateurs. Enfant, Jeremy se met à rêver de l’éloquence de Claire Chazal, et un peu moins de l’accent nordiste. Plus maniéré que ses camarades, il subit des scènes de violences impensables : « Ils me crachaient dessus et me jetaient des pierres » nous confie-t’il. De quoi conseiller aujourd’hui certains spectateurs sur l’importance d’accepter la sexualité de leurs enfants.
Un artiste complet
"Jérémy Lorca est, selon ses propres déclarations, célibataire et homosexuel." C’est la seule et unique phrase inscrite dans la rubrique "vie privée" de la page Wikipédia de l’artiste. À la fin, en guise de conclusion maladroite, c’est comme si elle balayait d’un coup de vent les années d’expériences et de travail de l’humoriste, pour le résumer à une sexualité. Un détail qui ne passe pas inaperçu à ses yeux. Car c’est un artiste aux multiples facettes, légèrement agacé qu’on le range dans une case. Acteur en devenir, il est sans cesse confronté à des propositions déconcertantes : faire "plus gay" sur un plateau télévisé pour l’audience, être seulement appelé pour jouer un travesti… "Il y a des rôles homosexuels très intéressants, mais la base de mon métier est d’incarner un personnage, je peux donc très bien jouer un hétérosexuel" revendique-t ’il.
"Jérémy Lorca est, selon ses propres déclarations, célibataire et homosexuel." C’est la seule et unique phrase inscrite dans la rubrique "vie privée" de la page Wikipédia de l’artiste. À la fin, en guise de conclusion maladroite, c’est comme si elle balayait d’un coup de vent les années d’expériences et de travail de l’humoriste, pour le résumer à une sexualité. Un détail qui ne passe pas inaperçu à ses yeux. Car c’est un artiste aux multiples facettes, légèrement agacé qu’on le range dans une case. Acteur en devenir, il est sans cesse confronté à des propositions déconcertantes : faire "plus gay" sur un plateau télévisé pour l’audience, être seulement appelé pour jouer un travesti… "Il y a des rôles homosexuels très intéressants, mais la base de mon métier est d’incarner un personnage, je peux donc très bien jouer un hétérosexuel" revendique-t ’il.
En attendant de le voir dans l’émission "Paname Comedy Club", qui sera diffusée le 15 octobre sur Culturebox, les projets de l’artiste s’accumulent. Son nouveau spectacle "Amoureux solitaire" - à la Comédie de Paris le 19 octobre – fera l’objet d’une représentation unique. Un défi en "one shoot" que s’est lancé l’humoriste, soucieux de conserver la magie de la découverte pour sa captation à la télévision. Sans craindre de brouiller les pistes quant à sa carrière, Jeremy est également en préparation de son 2e roman. Auteur depuis toujours, il est aussi sur l’écriture d’une série qu’il présentera prochainement aux plateformes de streaming. De quoi provoquer chez lui... une légère impatience.
Laura Sonilhac
Le 14/10/2021