Hans Zimmer, de l’animation à la science-fiction
En concert à l’Accord Hotel Arena le 5, 6 et 7 avril prochain, Hans Zimmer interprétera ses œuvres les plus emblématiques. L’occasion de revenir sur la fabuleuse carrière du célèbre compositeur.

"Si je ne pouvais plus composer, cela me tuerait". Voilà comment Hans Zimmer décrit sa passion pour la musique. "Ce n’est pas juste un travail. Ce n’est pas juste un passe-temps. C’est pourquoi je me lève le matin". Depuis plus de trente ans, le compositeur allemand enchaîne les succès musicaux dans le septième art. Né à Francfort en 1957, le pianiste autodidacte se réfugie dans la musique dès la mort de son père, à l’âge de six ans. Une distraction rapidement devenue un exutoire. Après avoir quitté l’Allemagne pour s’installer en Angleterre, le jeune prodigue intègre le groupe The Buggles, célèbre autour du globe pour son titre "Video Killed the Radio Star". En 1980, une rencontre change littéralement le cours de sa vie. Stanley Myers, compositeur de musique de film, l’oriente vers les longs-métrages au fil de leurs collaborations. D’abord compositeur pour "My Beautiful Laundrette" ou encore "Meurtre dans l’objectif", il est ensuite producteur pour la bande originale du film "Le Dernier Empereur", qui remporte l’Oscar de la meilleure musique de film. Pas encore de consécration personnelle pour son travail, mais un pied dans le cinéma... pour de bon. Avec sa composition pour "Un monde à part" de Chris Menges, il attire l’attention du réalisateur Barry Levinson, qui l’engage pour son film "Rain Man". Valises à la main, Hans Zimmer part pour l’eldorado du cinéma : Hollywood. En plein rêve américain, le compositeur signe son premier succès, et révèle sa musique au grand public. Un début d’ascension marquée par sa première nomination aux Oscars.
Définitivement installé à Los Angeles, le nouvel Américain décide d’aider les jeunes compositeurs à exploiter leur talent, en hommage au soutien que Stanley Myers lui a apporté. Media Ventures voit donc le jour, fondé avec son ami Jay Rifkin en 1989. Ce studio en plein cœur de Santa Monica révolutionne les méthodes de composition musicale au cinéma, en permettant aux novices d’accéder à un matériel de haute qualité.
Le génie d’Hollywood… au seul Oscar
1990, ou les années de consécration pour Hans Zimmer. Il jongle entre les registres, passe du drame à l’action, et accumule les succès. "Miss Daisy et son chauffeur", "Black Rain", "Jours de Tonnerre", "Backdraft"… Autant de films qui confortent la place du style "zimmérien" dans l’industrie hollywoodienne. En soif de découverte, le compositeur continue d’expérimenter les genres cinématographiques en se lançant un défi : réaliser la bande originale du prochain film d’animation de Walt Disney, une certaine histoire de lionceau souverain d’une terre d’Afrique inspirée par "Hamlet"… Un projet des plus particuliers, puisqu’il y voit un lien évident avec son enfance. "Si cela traite de la mort d’un père, alors je vais écrire un requiem sérieux", affirme-t-il. Porté par la volonté de montrer ce film à sa fille, alors âgée de six ans, ce morceau ravive alors ses plus vieux souvenirs, et fait naître l’un de ses plus gros chefs-d’œuvre. Lorsque "Le Roi Lion" et le succès qu’on connait explosent, les premières récompenses ne tardent pas à tomber, dont l’Oscar de la meilleure musique de film en 1995.
Si dans sa carrière, l’Allemand sera nommé 11 fois dans cette catégorie, cet Oscar demeurera le seul et l’unique remporté par celui qui a reçu son étoile sur le Hollywood Walk of Fame en 2010. La preuve que même un génie compris n’est pas systématiquement récompensé.
Maître incontesté des bandes originales
Sa filmographie sans fausse note peut être résumée par un enchaînement de films à succès. Depuis les années 2000, ses collaborations artistiques riment avec carton au box-office. Et il marque son entrée dans le 21e siècle par une nouvelle collaboration avec Ridley Scott. Le résultat ? "Gladiator". Rapidement, les musiques aux rythmes cultes de "Pirates des Caraïbes" et "Mission Impossible 2" le fait perdurer dans des franchises intergénérationnelles vieilles de vingt ans. Sa rencontre avec Christopher Nolan lui garantit presque une présence musicale au grand écran depuis 2012 : "The Dark Knight", "Inception", "Interstellar" ou encore "Dunkerque" figurent parmi les nombreuses démonstrations artistiques de son talent. Plus récemment, les deux sorties cinématographiques les plus importantes de 2021, "Mourir peut attendre" et "Dune", ont été portées par ses compositions musicales. Ce parallèle démontre l’étendue du pouvoir d’Hans Zimmer, capable de passer de l’action à la science-fiction.
Sa filmographie sans fausse note peut être résumée par un enchaînement de films à succès. Depuis les années 2000, ses collaborations artistiques riment avec carton au box-office. Et il marque son entrée dans le 21e siècle par une nouvelle collaboration avec Ridley Scott. Le résultat ? "Gladiator". Rapidement, les musiques aux rythmes cultes de "Pirates des Caraïbes" et "Mission Impossible 2" le fait perdurer dans des franchises intergénérationnelles vieilles de vingt ans. Sa rencontre avec Christopher Nolan lui garantit presque une présence musicale au grand écran depuis 2012 : "The Dark Knight", "Inception", "Interstellar" ou encore "Dunkerque" figurent parmi les nombreuses démonstrations artistiques de son talent. Plus récemment, les deux sorties cinématographiques les plus importantes de 2021, "Mourir peut attendre" et "Dune", ont été portées par ses compositions musicales. Ce parallèle démontre l’étendue du pouvoir d’Hans Zimmer, capable de passer de l’action à la science-fiction.
"Il faut s’asseoir, se remonter les manches, oublier l’idée de rentrer à la maison, le monde peut s’arrêter dehors, on ne s’en rendrait pas compte. On s’assoit, et on joue avec les notes..." résume le compositeur. Ses plus grands admirateurs pourront donc le constater lors des concerts du pianiste à l’Accord Hotel Arena, prévus en avril prochain. L’occasion rêvée de redécouvrir les plus grands chefs-d'œuvre du virtuose de 64 ans. Puisque si sa carrière demeure inachevée, elle suscite en chacun des cinéphiles l’envie de connaître le prochain défi musical d’Hans Zimmer.
Laura Sonilhac
Le 15/03/2022