Le 7e art mis à l’écart
S’il y a une chose que les Français ont détesté cette année, c’est qu’on leur dise ce qui est essentiel ou non. Alors que le confinement prend fin ce mardi 15 décembre pour laisser place à l’ancestral couvre-feu, le domaine culturel va devoir attendre.

“La logique que nous devons suivre est d’éviter d’accroître les flux de public", a déclaré Jean Castex. C’est donc la “logique” que prône le Premier ministre pour justifier la fermeture des cinémas, théâtres et musées jusqu’au 7 janvier minimum. Mais quelle logique ? Sûrement celle d'adopter des mesures incompréhensibles. On se souvient qu’il avait lui-même cité les cinémas en exemple sur le respect des normes sanitaires. Visiblement, ce n’est plus son avis. Pourtant, aucun cluster n’a été détecté dans les salles. On a laissé les Français s’entasser dans les transports en commun. On a laissé les Français s’entasser dans les centres commerciaux. Mais maintenant il est impossible d’aller au cinéma, qui fait tant d’efforts pour être irréprochable ?
Ce report de dernière minute réduit à néant l’investissement de dizaines de milliers de personnes. Préparée à la réouverture, cette décision signe une catastrophe pour l’industrie cinématographique, surtout en cette période traditionnellement riche en sorties. 2021 sera synonyme d’embouteillage de films sur grand écran, voire même d'accélérateur de disparition des salles. On attend donc le verdict du 7 janvier, qui ne sera qu’une revoyure de la situation d’après Roseline Bachelot. Bref, le gouvernement s’avère une nouvelle fois spécialiste des faux espoirs.
Laura Sonilhac
Le 29/10/2021