"On a travaillé avec l’équipe de Mission Impossible" : Sopico raconte les coulisses de son incroyable clip
 
Le rappeur français Sopico revient ce vendredi 3 septembre avec "Slide", son single porté par un clip spectaculaire, tourné à la Tour Pleyel à Saint-Denis. 
C’est le clip le plus spectaculaire de la rentrée. Le rappeur français Sopico, poétique et percutant, produit par Maxime Nucci alias Yodelice frappe fort pour son retour ce vendredi 3 septembre avec son single "Slide". Une chanson, annonçant son album "Nuages" qui sortira le 15 octobre prochain, portée par un clip qui laisse sans voix. On y voit l’artiste en équilibre sur la façade de la tour Pleyel, gratte-ciel désaffecté de Saint-Denis à près de 130 m de hauteur. Sans trucage. Sopico, qui sera présent à "Paris Paradis" le festival du Parisien le 25 septembre prochain à la Villette, nous raconte le making-of de cette incroyable vidéo.

Comment est née l’idée de ce clip ?
On voulait tourner sur la Lune, mais Elon Musk n’était pas disponible aux bonnes dates (rires). On est redescendu un peu de notre nuage en allant le plus haut possible. Avec Scotty Simper, le réalisateur, on cherchait à placer ma guitare dans une performance qui va au-delà du live, comme un style de réalité augmentée, avec tous les frissons qui vont avec. Alors on s’est dit qu’on allait se moquer de la gravité en mettant en scène un live dans des circonstances tout à fait extraordinaires. La tour Pleyel est en restructuration, et on a eu la chance d’avoir ce lieu qui est le plus haut de Seine-Saint-Denis : ça collait parfaitement avec ce qu’on voulait faire.

Qui vous a inspiré l’idée de marcher le long des murs de la tour ?
À part quelques retouches, il n’y a pas d’effets spéciaux. On voulait faire quelque chose de réalisable mais surprenant. On a travaillé avec l’équipe à l’origine de la cascade de Tom Cruise sur le Burj Khalifa dans "Mission Impossible : Protocole Fantôme". Je suis très fan de cascades, et j’ai toujours admiré Jean-Paul Belmondo, Jackie Chan ou Jason Statham. Ils les font eux-mêmes, et à mon échelle j’ai voulu prendre ce risque.

Comment s’est déroulé le tournage ?
J’ai eu peur, c’est évident. Il se passe quelque chose quand on est face au vide, on pense à la chute ou à un problème technique. Je devais en faire abstraction pour interpréter le morceau. C’était très fatigant : on a dû faire une quarantaine de descentes sur la tour, mais je suis très content d’être allé au bout. Ce qui n’était pas du tout prévu, c’est qu’on a peut-être battu le record de la plus haute performance en rappel dans un clip. Si c’est le cas, on essayera de trouver un autre axe aux prochains visuels, pour battre un autre record.

Dans ce clip, on aperçoit un enfant qui vous regarde du bas de la tour, ainsi qu’un nombre important d’ouvriers. Est-ce une métaphore de votre passage au niveau supérieur ?
On a cherché à traduire cette ascension en montrant que quelque chose se prépare. L’enfant qu’on voit au début du clip, c’est le public qui m’attend et qui m’appelle pour me dire "il est temps". Et moi, je suis en train de rêver en haut de cette tour, je me réveille et je décide de reprendre du service. La métaphore des ouvriers est totalement liée au fait que c’est un travail d’équipe, un chantier. Ce que l’on voit dans le clip, ce sont tous les éléments dont on avait besoin pour faire le disque.

Ces ouvriers fabriquent des canons qu’ils finissent par tirer du haut de cette tour. Annoncez-vous par là que vous allez tout exploser ?
C’est l’image qu’on voulait donner. On revient de manière explosive avec artifices et effets spéciaux. Après deux ans de disparition visuelle, on veut marquer le coup avec une musique sans concessions, en accord avec ce que je veux. J’ai la volonté d’appuyer sur les mots, sur l’énergie et sur la détermination, ça a toujours été le cas dans ma musique. On annonce l’album "Nuages" avec un morceau lié à une performance. J’espère que les autres titres seront aussi accueillis avec des visuels qui sauront suivre.

En mai 2020, vous étiez à l’affiche de la série "The Eddy" sur Netflix. Après plus d’un an sans musique, ça fait quoi d’être de retour ?
C’est un soulagement de revenir et de partager de nouveaux morceaux. J’ai pris mon temps, un peu plus d’un an de boulot où j’ai accumulé plein d’expériences que je vais raconter dans les mois à venir. Ça me fait aussi plaisir de voir tout le chemin parcouru et d’enfin dévoiler le début du projet avec ce clip.

Vous avez mis un pied dans l’univers cinématographique. Est-ce plus important maintenant de faire de vos clips une véritable œuvre visuelle ? 
Je suis un cinéphile. J’ai fait une école de cinéma plus jeune, donc j’étais dans ce rapport à l’image avant même de me découvrir dans la musique. Avoir été devant la caméra me donne envie de prendre un peu plus de risque autour de la musique. C’est un plaisir de pouvoir l’associer à l’image. Le plus important, c’est de proposer quelque chose d’original visuellement, qui fait écho au morceau que je veux présenter.

Propos recueillis par Laura Sonilhac
Le 03/07/2023
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