Aide alimentaire aux étudiants : le travail de l’association Sourires des Atlas
 
Alors que les étudiants sont de plus en plus en souffrance, certaines associations font leur maximum pour les aider. C’est le cas de Sourires des Atlas, une organisation qui distribue gratuitement des repas aux jeunes de l’université de Nanterre, confrontés à une précarité sans précédent.
À Nanterre, la nuit est tombée sur l’Avenue de l’université. Il est 18 h. Ce 23 janvier, une cinquantaine de personnes sont réunies devant le bâtiment G de la faculté. Ce sont tous des étudiants, seuls. Un sac de course vide à la main, ils attendent la distribution alimentaire de l’association Sourires des Atlas. Avec quelques minutes de retard, l’arrivée de Karima semble être un soulagement. Présidente de l’association créée en octobre, elle décharge son coffre rempli de nourriture avec l’aide d’autres bénévoles. Si "l’Atlas" évoque une dimension internationale, Karima se concentre d’abord sur les nombreuses demandes en France. Dehors, les nerfs sont tendus. La raison : le froid. Certains pensent même à rentrer chez eux pour repasser plus tard. Mais tout se met progressivement en place. Par une fenêtre du bâtiment, on aperçoit les bénévoles placer des repas dans des sacs plastiques. Les étudiants ont le droit à un "panier" par personne.
Petit à petit, la distribution commence. Dans une salle de la résidence universitaire, les jeunes défilent un à un. "Les étudiants n’ont pas d’attestation pour dépasser le couvre-feu. Il faut donc que l’on respecte les mesures sanitaires au maximum en cas de contrôle" confie la fille de Karima, elle aussi membre de l’association. Sur des tables improvisées, la nourriture s’entasse : plats chauds, conserves, pâtisseries, fruits et boissons variées. C’est le résultat de collectes alimentaire dans des supermarchés. Des vêtements et des kits d’hygiènes sont également donnés. Ils sont fournis par l’Association pour le Rayonnement des Assistantes Familiales. L’équipe 100 % féminine vise habituellement à aider les étudiants étrangers. Apprenant leur nombre important à l’université de Nanterre, elles ont tenu à participer. Grâce à leur déplacement, savon, serviettes hygiéniques, rasoirs, dentifrice, déodorant, gel hydroalcoolique et masques ont pu être distribués aux étudiants dans la précarité. Pendant la distribution, les "non-mercis" sont plus fréquents qu’on ne le pense. Il faut dire que les étudiants ont plus tendance à tendre le sac pour des plats chauds que pour une paire de chaussettes...

La demande ne cesse d’augmenter
Au cœur de la distribution, une voix imposante fait avancer la cadence. C’est celle d’Alizée, membre de l’association Aide Ton Résident, et étudiante en carrière sociale. Si l’événement est possible, c’est grâce à cette organisation. Composée d’habitants de la cité universitaire de Nanterre, elle lance des appels à l’aide au nom des étudiants. Si elle essaye de développer un pôle sportif pour sortir les jeunes de l’isolement, c’est avec une impressionnante humanité qu’Alizée détend l’ambiance avec son rire et son humour. "D’habitude, je prends plus de temps pour accompagner les étudiants" affirme-t-elle, mais visiblement, la demande n’a jamais été aussi forte. 
En témoigne Chaïma, une habituée des distributions alimentaire. Au premier confinement, elle a perdu son poste d’agent de cinéma. Depuis, sa bourse lui permet de payer uniquement son logement. "Je ne pouvais plus manger : j’ai fait une dépression, et sans l’aide des associations, je ne m’en serai pas sortie". Si à 21 h la distribution touche à sa fin, la soirée n’est pas finie pour les membres de Sourires des Atlas. Ils vont ensuite se diriger au Foyer pour l’Adolescence de Sevran, où ils distribueront le reste des repas à des mineurs étrangers en cours de jugement. 

Laura Sonilhac
Le 03/02/2021
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