Le "Paname Comedy Club" : ces humoristes qui valent le détour
Présentée par Mathieu Madénian et produit par Kader Aoun, l’émission "Paname Comedy Club" met un coup de projecteur sur les jeunes humoristes de demain. Une soirée drôle et pleine de légèreté, à voir ce vendredi soir sur France 4.

6 lettres en néon jaune forment un mot à l’angle de ce café du 11e : PANAME. Lorsqu’on s’approche un peu, on entend déjà les rires. Sur le trottoir de la rue de la Font au Roi, des dizaines de spectateurs font sagement la queue. Presque tous jeunes, en couple ou entre amis, ils viennent assister au tournage de l’émission "Paname Comedy Club", dont le premier épisode est diffusé ce vendredi soir, sur France 4. À l’intérieur, les équipes de télévision se pressent pour le début du spectacle. Caméras, lumières, micros, tout est prêt.
Dans quelques minutes, les artistes vont s’enchaîner sur scène. Eux aussi sont jeunes. Ils débutent dans l’humour et pour la plupart, c’est leur premier passage à la télévision. "C’est assez impressionnant, mais on a travaillé tout l’été pour ça" confie Flora, première fille de la soirée à s’élancer sur les planches. C’est vrai qu’ils n’ont pas eu de vacances. Tous les jours, les soixante-treize humoristes, répartis sur six émissions, sont venus s’entraîner dans le Paname Art Café. Dans l’humour, ce lieu s’appelle le laboratoire du rire. Les débutants s’y produisent, et ils y testent leurs vannes jusqu’au sketch parfait. Deux mois de travail pour cinq minutes. "Le but, c’est qu’ils aient dix minutes, puis trente, puis un spectacle" espère Mathieu Madénian, présentateur de l’émission, après avoir chauffé le public avec plusieurs blagues.
Des scènes ouvertes à la télévision
Une courte prestation, c’est le jeu, et ils le savent. Quelques minutes à la télévision sont pour eux le Graal médiatique. Alors en coulisse, juste en dessous de la scène et collée aux cuisines, la pression monte. "Alors, j’ai l’air comment à la caméra ?" demande Ayoub Marceau à ses autres camarades. D’en bas, ils s’encouragent, s’applaudissent, se félicitent. Un esprit d’équipe qui ressort des quatre murs de cette loge aux lumières tamisées. "Ce lieu, c’est un village où ils se mettent tous en scène les uns les autres, et où ils demandent conseils aux anciens" affirme Kader Aoun, producteur de l’émission, qui mène à la baguette le bon déroulement du show. Sous l’impulsion des équipes de "Génération Paname" (son autre programme d’humour), il a décidé de créer le "Paname Comedy Club" et de le dédier aux nouveaux talents émergents, "ceux qui ont moins de bouteille sur les scènes parisiennes" rajoute-t ’il.
Le Paname, un lieu culte
Et pour les accompagner, rien de mieux que le Paname Art Café, un lieu à la hauteur de l’intime. Pas trop grand, mais toujours rempli. "Il fallait qu’ils jouent ici, ce sont des enfants du Paname !" nous confie Mathieu Madénian, entre deux lancements d’humoristes. Et l’équation marche. On ressent une vague de partage collectif dans un métier pourtant si individuel. Avec beaucoup d’autres humoristes sous le pied - comme le jeune Ayrton Gomez, assis dans les coulisses et rêvant être bientôt à leur place - celui qui se considère comme leur grand frère espère que l’émission sera renouvelée.
Et pour les accompagner, rien de mieux que le Paname Art Café, un lieu à la hauteur de l’intime. Pas trop grand, mais toujours rempli. "Il fallait qu’ils jouent ici, ce sont des enfants du Paname !" nous confie Mathieu Madénian, entre deux lancements d’humoristes. Et l’équation marche. On ressent une vague de partage collectif dans un métier pourtant si individuel. Avec beaucoup d’autres humoristes sous le pied - comme le jeune Ayrton Gomez, assis dans les coulisses et rêvant être bientôt à leur place - celui qui se considère comme leur grand frère espère que l’émission sera renouvelée.
Une visibilité qui fait du bien au retour des artistes dans le spectacle vivant. Dans sa veste dégradée de rose, Jérémy Lorca semble soulagé de retrouver son "exutoire" : la scène. De passage dans la troisième émission, Bouder soutient avoir "retrouvé l’adrénaline qui manquait à (son) corps" en remontant sur scène. Après des mois de fermeture, certains avaient oublié comment jouer. Mais pour se rassurer et reprendre du service, un seul moyen : les réactions du public. Et grâce à une salle pleine, les spectateurs du Paname ont montré qu’ils avaient plus que jamais envie de rire. Certains nous ont même confié être susceptibles d’aller voir le futur spectacle de certains. Peu importe ce qu’on a pu entendre, ils se trouvent essentiels, et c’est le principal.
Laura Sonilhac
Le 17/09/2021